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Les gares nouvelles du TGV "exurbanisées" (Jean-François Troin)

11 Avr 2008

Etude réalisée par Jean-François Troin, FNAUT Centre

Le TGV (train à grande vitesse) constitue en France une indéniable et formidable réussite technologique, qui a permis de gagner un temps considérable sur les relations ferroviaires majeures, tout en voyageant dans de meilleures conditions de confort et de sécurité. Il a très certainement relancé le chemin de fer à la fin du XXème siècle comme mode de  transport de voyageurs, en le situant comme un concurrent direct de l’automobile et de l’avion sur courte distance. Il constitue pour notre pays une image de dynamisme et de progrès que nul ne conteste.

La mise en service du TGV s’est accompagnée de la création de lignes à grande vitesse (LGV) spécialement dédiées à ces trains rapides et jusqu’à ce jour réservées en France au seul trafic voyageurs. S’affranchissant des parcours sinueux des voies ferrées anciennes et des passages dans des complexes ferroviaires induisant obligatoirement des ralentissements, ces LGV sont également raccordées au réseau traditionnel et permettent de réaliser une interpénétration remarquable et de prolonger « l’effet TGV » bien au delà des infrastructures de la Grande Vitesse. Cette interpénétration demeure l’atout majeur du TGV.

Sur ces lignes nouvelles ont été conçues et installées de nouvelles gares, distantes des gares anciennes, tantôt en milieu urbain (Lille, région parisienne), tantôt « à la campagne » dans l’espoir de faire naître – un peu comme au XIXème siècle – de nouvelles urbanisations, et avec l’idée dominante que l’accessibilité par la route à ces « gares-bis » serait facilitée par rapport aux traversées de centres-villes encombrés.

C’est ici que notre description quelque peu idyllique des bienfaits du TGV risque de se gâter, car certaines de ces gares périphériques – tout en attirant un trafic notable – ont créé des distorsions dans le réseau ferroviaire hérité, mis en place un nouveau maillage de plus en plus indépendant du réseau basique, abouti à un ensemble de lignes et pôles parfois déconnectés des zones de fort peuplement,  entraînant des ruptures de charges, et n’ont pas toujours fait éclore sur les territoires avoisinants les activités attendues.

Télécharger l’étude