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Des tarifs et des titres de transport accessibles à tous

08 Mar 2022

 

Le 5 mars 2022, la FNAUT PL, l’association des usagers des transports des Pays de la Loire a échangé avec des représentants du Conseil Régional, des Opérateurs (ou candidats opérateurs), d’association de consommateurs, à partir d’un document sur la tarification régionale et l’accessibilité aux titres de transport qu’elle avait élaboré. Voir Diaporama Tarifs 5 ppt

Un réseau en évolution ….. insuffisante

Le Conseil Régional, AOM, « Autorité Organisatrice de la Mobilité »,  a voté en 2021 une SRM, « Stratégie Régionale de la Mobilité » promettant un train toutes les heures dans chaque gare, le doublement du kilométrage des cars. Ceci s’appuierait sur l’augmentation du nombre de circulations sur les axes existants, dont une partie demande des modernisations pour y faire face.

De nombreux habitants restent cependant éloignés de gares ou de pôles de transport bien desservis. Des liaisons intervilles importantes (comme St Nazaire / Rennes) ne sont toujours pas assurées en train. Compléter le réseau de dessertes en trains et cars est d’autant plus nécessaire que sont envisagés des doublements de voirie (pour excès de trafic !) alors que ces axes sont dépourvus de service de transport collectif (comme Nord-sur-Erdre / Ancenis / Clisson) ou avec des fréquences insuffisantes (comme Nantes / Pornic, ou de la Vendée à la Rochelle et Rochefort).

De nouvelles dessertes sont indispensables pour diminuer les impacts des déplacements sur l’environnement,  l’occupation des sols et l’athmosphère, impacts que la SRM n’évalue pas, ce qui est regrettable. C’est aussi indispensable pour commencer à rééquilibrer les déplacements entre les modes comme le prévoit la planification régionale, et pour arriver à la neutralité carbone en 2050.

 

Une tarification plus lisible et incitative

Les incertitudes sur la fourniture d’énergie rendent le transport collectif et spécialement  le train, très économe en énergie,  particulièrement adaptés.

Outre les abonnements et cartes de réduction, l’offre de tarifs pour voyageurs occasionnels est large, mais les moins coûteux ne sont pas accessibles sans internet. Ces offres exceptionnelles qui cassent les prix, si elles entraînent un usage d’opportunité,  sont-elles efficaces pour attirer des voyageurs quotidiennement ? Les usagers seraient plus nombreux avec un service plus fiable,  et un niveau de tarif quotidien plus limité pour ceux qui le nécessitent ou peuvent voyager en heure creuse. La liberté tarifaire des régions a permis des offres différentiées, qui ont permis de doper la fréquentation régionale, mais qui compliquent aussi la vie des voyageurs allant d’une région à l’autre. La FNAUT souhaite que les Régions mettent en place un cadrage commun des offres.

La FNAUT donne plusieurs pistes pour baisser les coûts, tarification solidaire en fonction du revenu et élargie (prévue par la SRM, mais toujours pas appliquée), tarification heure creuse aidant à mieux remplir les trains, plafonnement des abonnements sur longs trajets, etc… Depuis 2017, la Région a repris la gestion des cars départementaux, maintenant sous livrée « Aléop », mais les tarifs ne sont toujours pas unifiés, au contraire des transports scolaires.  Les tarifs du car seraient à aligner sur ceux des départements les plus faibles, pour être adaptés aux revenus des utilisateurs et développer les correspondances entre train et cars. La réforme tarifaire interviendrait en 2024, et serait à accompagner par le doublement du kilométrage car (prévu à la SRM).

La billeterie unique permettant de passer du TER aux réseaux urbains et aux autres offres de mobilité (vélo, etc.) est une forte attente des usagers, et demande un accord global entre toutes les AOM (métropoles et autres agglomérations ayant des services transport).

Un accès facile au « transport collectif »

La majorité des ligériens ne connaissent plus que la voiture, d’autant que la Région a un des taux de motorisation parmi les plus élevés. Le passage à un système transport collectif + transport urbain + modes actifs (marche et vélo) doit être facilité, complétant dans les villes la réduction de la place accordée à la voiture. Or le système de transport ferroviaire réduit son information immédiatement accessible : la SNCF a fermé nombre de guichets avec des alternatives  insuffisantes, n’affiche plus les horaires dans les grandes gares, n’utilise plus de carte du réseau, que ce soit en gare ou sur son site (cf SNCF-Connect).

Du fait de la segmentation du transport ferroviaire entre opérateurs et AOM, du développement nécessaire de l’intermodalité permettant d’aller d’adresse de départ à celle d’arrivée, l’accès à l’information et à la billeterie doit être simplifié et amélioré, par la mise en place de services et de vente (liés aux PEM, Pôles d’Echanges Multimodaux) accessibles à tous, par des distributeurs de billets plus nombreux (la moitié seulement des haltes est équipée).

Le secteur a déjà évolué avec la numérisation, utilisée maintenant pour acheter la majorité des billets, le reste se répartissant à égalité entre guichets et distributeurs. Le numérique a permis d’élargir les modes d’accès au titre de transport et de toucher une nouvelle clientèle. Mais son emploi trop exclusif met à l’écart une fraction significative de la population et est risqué (dépendance d’un équipement individuel, difficulté de traiter des problèmes complexes….), et accroît la surconsommation numérique. Il est donc nécessaire de maintenir un système d’information, de vente, de recours, performant et réparti sur le territoire.

La Région envisage un système centralisé de distribution des titres,  car les opérateurs du transport devraient se multiplier. La SRM définit des principes : prise en charge de la gestion de la tarification, tarification intégrée entre les différents AOM permettant à terme avec un seul titre de circuler en TER, sur un réseau urbain, mise en service de PEM.  Ces PEM ne peuvent cependant dépendre de l’engagement des collectivités locales et doivent être animés par du personnel compétent  pour conseiller et vendre, assurer le lien avec les services locaux de déplacement (VLS, TAD, TU, autopartage et covoiturage).

Les usagers demandent aussi des distributeurs dans la grande majorité des gares (ou dans tous les trains), une possibilité de payer en liquide les petits trajets, et le maintien de la possibilité de prendre le train sans titre si le point d’embarquement est démuni d’équipement (avec des conditions de régularisation du paiement à préciser).

Glossaire

Le texte ci-dessus explicite déjà les « AOM ». Les Pays de la Loire ont voté une « SRM » qui promeut une meilleure utilisation de l’existant, et des « PEM ».

Reprenant la gestion du TER (Transport Express Régional),  les Régions ont développé leurs « marques ». Quand vous voyagerez dans les Régions voisines, vous passerez du « Aléop » ligérien au « Breizhgo » breton, ou au « Nomad » normand, ou au « Remi » du Centre Val de Loire. Au Sud, on en est resté au « TER Nouvelle Aquitaine », ce qui est tout de suite compréhensible  pour le voyageur et a limité les frais de communication.

Pour les déplacements locaux, existent déjà du TU (Transport Urbain, géré par les intercommunalités, qui sont aussi AOM), parfois des VLS (Vélo en Libre Service) et devrait être développé du TAD (Transport à la Demande) dont la Région prendrait en charge un service de base les jours de semaine,

Vous en saurez plus sur Diaporama Tarifs 5 ppt