Face à l’aggravation de l’insécurité routière observée depuis le début 2014, le gouvernement n’a pris aucune mesure pouvant provoquer un choc psychologique et influencer massivement les comportements des conducteurs. La situation s’est donc encore dégradée en 2015.
Des mesures utiles que la Fnaut approuve
La Fnaut reconnait l’intérêt des mesures adoptées, en particulier l’abaissement du taux légal d’alcoolémie de 0,5 g/l à 0,2 g/l pour les conducteurs novices, l’interdiction de stationnement des véhicules à moins de 5 mètres avant les passages piétons, l’autorisation donnée aux maires d’instaurer le 30 km/h sur l’ensemble du territoire communal, le renforcement des contrôles (modernisation des radars) et des sanctions (stationnement très gênant).
Mais l’essentiel a été oublié
La Fnaut ne voit pas en quoi les nouvelles mesures annoncées le 2 octobre dernier constituent « une nouvelle approche du déplacement routier ». Seules des initiatives plus novatrices peuvent améliorer la sécurité de manière décisive, rapide et durable :
– l’interdiction stricte de téléphoner au volant, une pratique qui s’est considérablement répandue et perturbe fortement le comportement des conducteurs ;
– la suppression des panneaux avertisseurs de radars ;
– un contrôle strict du transport routier de fret (temps de conduite et de repos, charges autorisées) ;
– la réduction de la vitesse maximale autorisée de 130 à 120 km/h (valeur moyenne européenne) sur les autoroutes, de 110 à 100 km/h sur les voies rapides et de 90 à 80 km/h sur l’ensemble des routes à double sens (seule l’expérimentation du 80 km/h sur trois courts tronçons de routes départementales a été lancée).
Il est temps d’agir plus efficacement
Sans l’adoption de ces mesures recommandées par tous les experts, l’objectif officiel d’une mortalité routière (actuellement de 3450 tués par an) ramenée à 2000 tués en 2020 restera une incantation.
La réduction des vitesses permet aussi de réduire le bruit, la pollution de l’air et le gaspillage énergétique. Accompagnée d’une campagne de promotion de l’écoconduite, elle peut constituer un élément essentiel d’une politique de transition énergétique et de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
La Fnaut attend du gouvernement qu’il résiste aux groupes de pression pour lesquels la vie humaine passe après le bon plaisir des automobilistes, et applique une politique volontariste de sécurité routière.
La Fnaut préconise une nouvelle étape de développement des transports publics, afin de réduire le nombre des véhicules en circulation et de faire ainsi baisser l’insécurité routière.