Nous avons recensé les villes européennes qui ont adopté la gratuité des transports urbains puis ont pérennisé ou abandonné cette mesure. La gratuité des transports urbains s’est moins développée dans les pays européens voisins qu’en France, où 26 villes ou agglomérations l’ont déjà adoptée. Les contextes locaux sont très variés : pays concerné, taille de la ville, situation économique, état initial du réseau de transport public, fréquentation et taux de subventionnement, modalités de mise en œuvre de la gratuité, volonté politique de maîtriser le trafic automobile. Des expériences ont été tentées ou sont en cours dans de très grandes villes (Bologne, Castellon, Sheffield, Tallinn, Torrevieja), ce qui n’est pas le cas en France.
Des objectifs divers sont poursuivis, souvent simultanément, par les autorités urbaines :
– garantir le droit au transport de tous les habitants, quel que soit leur revenu ;
– provoquer une plus large utilisation du transport collectif et développer l’offre de transport ;
– attirer les automobilistes au transport collectif pour enrayer la congestion des voiries et préserver la qualité de vie des habitants ;
– revitaliser le centre de l’agglomération menacé par les commerces de périphérie.
Cependant, quand la gratuité est adoptée, elle reste souvent une mesure isolée qui ne s’inscrit pas dans une politique globale de maîtrise de la voiture.
– Etude : Quarante ans de gratuité des transports dans les villes étrangères européennes