Le secrétaire d’Etat au Budget vient de faire savoir que le projet de budget 2017 ne prévoit pas de nouvelle hausse de la taxe sur les carburants pour financer les transports publics, et le secrétariat d’Etat aux Transports annonce de nouveaux travaux autoroutiers.
La Fnaut déplore ces décisions totalement contradictoires avec les objectifs de la loi sur la transition énergétique et de la COP 21.
Le développement des transports collectifs urbains en site propre (TCSP) et des aménagements cyclables, la rénovation du réseau ferré classique, le renouvellement des RER et trains Intercités, l’achèvement du réseau des LGV et les grands projets relatifs au fret ferroviaire sont aujourd’hui freinés ou bloqués par les difficultés budgétaires de l’Etat et des collectivités territoriales.
Cette situation se traduit par l’absence de grands projets dans le « Rapport stratégique d’orientation » qui vient de compléter la loi de réforme ferroviaire du 4-08-2014. Elle est d’autant plus choquante que le gouvernement, après avoir relancé les travaux autoroutiers pour 3,2 milliards d’euros début 2016, annonce maintenant un nouveau plan d’amélioration du réseau autoroutier d’un milliard d’euros.
Une source de financement légitime : la fiscalité écologique
La pénurie d’argent public peut être fortement atténuée si une véritable fiscalité écologique est introduite : hausse de la fiscalité sur les carburants routiers, taxation du kérosène consommé par les avions sur les vols intérieurs (le kérosène est le seul carburant dérivé du pétrole à ne pas être taxé).
Cette démarche légitime, facilitée aujourd’hui par l’effondrement du prix du pétrole, consiste à appliquer le principe pollueur-payeur : les transports routiers et aériens engendrent des coûts économiques, écologiques et sociaux qui se chiffrent par dizaines de milliards d’euros par an ; ils sont responsables de plus de 30 % de nos émissions de gaz à effet de serre.
Un 4e appel à projets de TCSP
Le lancement du 4e appel, prévu par le Grenelle de l’environnement et écarté par l’actuel gouvernement de manière incompréhensible, est urgent : les transports collectifs sont saturés dans les zones denses des agglomérations et les dessertes ferroviaires périurbaines doivent être renforcées.
Une écotaxe pour le Lyon-Turin
La Fnaut attend une participation de l’Etat et l’instauration de sur-péages autoroutiers applicables aux camions sur les itinéraires transalpins. L’objectif est de monter de 10 à 50 % la part modale du rail. L’exemple suisse est à suivre (le tunnel du Gothard va être mis en service en décembre).
La Fnaut demande au gouvernement de réformer en profondeur sa politique fiscale et de ne pas se contenter de déclarations d’intention en matière d’environnement : il faut préparer l’avenir.