Alors que l’habitat s’est dispersé sans fortes contraintes, le covoiturage est utile pour répondre à des besoins, limiter l’autosolisme et ses impacts sur les investissements routiers, les émissions de Gaz à Effet de Serre, les coûts des déplacements. En complément d’autres actions concernant les déplacements de proximité comme les aides au vélo, le transport à la demande, parfois le transport solidaire ou l’autopartage, les collectivités font donc la promotion du covoiturage.
« Pour les conducteurs et les passagers, la Région des Pays de la Loire participe aux frais des trajets domicile-travail via les applications gratuites BlaBla Car Daily, Karos, Klaxit et Mobicoop. Une subvention est versée par trajet et par personne transportée ».
- Une indemnité de 1€ par trajet passager jusqu’à 20 km, puis 0,10 € par km au-delà, jusqu’à un plafond de 3€ par trajet passager,
- 120€ d’incitation de la Région des Pays de la Loire au maximum par mois et par conducteur,
- Pour les trajets à partir de 5 km et jusqu’à 80 km (inclus), dont le départ et l’arrivée sont dans la région des Pays de la Loire. Les trajets internes aux métropoles de Nantes, Angers, Le Mans et de l’agglomération de Cholet sont exclus.
Des trajets covoiturés aidés qui interrogent
La Fnaut a eu un entretien avec un responsable d’une application, qui a assuré que, « ils étaient en parfaite complémentarité avec les transports en commun en faisant soit du rabattement vers les gares, soit des trajets banlieue-banlieue non desservis par les TC ou du rural pur ». Pourtant, et sans avoir inventorié les relations qui concurrencent les lignes de car, des relations proposées sur le site en concurrence avec le transport public sont nombreuses.
Nous avons classées les relations proposées en 3 catégories :
* l’interville : Angers / Nantes, St Nazaire / Nantes, Angers / le Mans, Angers /Cholet, le Mans / Laval.
* des liaisons périurbaines en zone bien desservie : St Nazaire / Pornichet, Nantes / Rezé, Carquefou / Nantes, Couëron / Nantes, le Mans / Champagné. Ces trajets constatés internes aux périmètres de transport urbain de grandes villes n’ont normalement pas été subventionnés par la Région ?
* des liaisons périurbaines, où le fer et le TC sont moins présents, mais existent : Tiercé / Angers, le Croisic / St Nazaire, Cholet / Trementines.
L’aide aux déplacements en véhicule particulier entre les grandes zones urbaines et périurbaines desservies par les transports urbains et bien souvent par d’autres offres assez facilement disponibles (Vélo en Libre Service, autopartage, taxis et VTC, etc.…) ne va pas aider à respecter les objectifs énergétiques et climatiques, à inciter à utiliser d’autres modes de déplacement que la voiture, et à les financer.
Réduire l’autosolisme, d’accord, mais en évitant que le covoiturage ne concurrence les modes actifs ou le transport public
Le covoiturage reste nettement plus émetteur de Gaz à Effet de Serre que le TER, où 80 % des voyageurs sont sous traction électrique. Pour réduire les consommations de matières premières et d’énergie, pour ne pas concurrencer le TER (trains et cars), ainsi que les transports urbains et autres services de mobilité, pour renforcer leurs moyens, seraient nécessaires :
– la prise en compte dans les exclusions de tous les Périmètres de Transport Urbain desservis par des transports urbains d’un bon niveau : au lieu de 4 agglomérations, retenir au moins les 5 chefs lieux de département (Nantes, Angers, le Mans, Laval, la Roche-sur-Yon), plus Cholet et St Nazaire.
– l’exclusion de l’aide régionale des trajets entre au moins les 7 agglomérations définies ci-dessus.
– la réduction de distance limite de 80 km ; beaucoup de trajets entre ces PTU sont plus courts et il existe en général un ou plusieurs accès transport en commun de qualité à une distance inférieure.
– l’augmentation de la distance minimum déclenchant l’aide, de 5 km à 10 km, pour appuyer les nombreuses intercommunalités lancées dans une promotion active du Vélo à Assistance Electrique, qui augmente le rayon d’action du vélo.