Des études sont actuellement menées par SNCF Réseau sur une ligne nouvelle d’accès depuis Lyon au tunnel transfrontalier de la liaison ferroviaire Lyon-Turin. Par ailleurs SNCF Réseau étudie toujours le projet défini en 2012, comprenant des aménagements lourds sur les lignes classiques existantes. Mais la liaison nouvelle forme un tout : seule la construction d’une ligne nouvelle d’accès, déclarée d’utilité publique et urgente en 2013, donnera toute son efficacité au tunnel transfrontalier, dont l’ouverture est prévue en 2030, et assurera le report sur le rail, tant attendu, du fret routier.
Les objectifs multiples d’une ligne nouvelle d’accès
La ligne d’accès doit être utilisable aussi bien par les TGV que par les TER et trains Intercités, les villes de Grenoble, Chambéry, Aix-les-Bains et Annecy étant concernées. Elle possède une quadruple fonction :
– faciliter l’accès des trains de fret et d’autoroute ferroviaire au tunnel transfrontalier pour redonner de l’attractivité au mode ferroviaire et augmenter sa part de marché dans les échanges internationaux ;
– réduire la durée des relations TGV Paris-Milan, pour les rendre compétitives par rapport à l’avion ;
– permettre un développement inédit des relations TER entre Lyon, Grenoble, Chambéry, Annecy (un gain de temps de 10 minutes pour Grenoble, de 30 minutes pour Chambéry, Aix et Annecy) ;
– dégager de la capacité pour pouvoir développer le trafic TER à l’est de Lyon et autour de Chambéry.
Pour la Fnaut, la réalisation de la ligne d’accès doit comprendre le tunnel de Dullin-L’Epine pour donner tout son sens au projet voyageurs, et le tunnel à grand gabarit de Chartreuse pour faire face à la hausse du trafic fret.
Une idée illusoire : des aménagements lourds des lignes existantes
– Pour le fret, la hausse provoquée par l’ouverture du tunnel de base handicaperait fortement le développement des relations régionales TER entre Lyon, Grenoble et la Savoie.
– Pour les voyageurs, la vitesse des trains restera limitée à 90 km/h, malgré un doublement total ou partiel de la ligne historique Saint-André-le-Gaz – Chambéry, en raison de sa sinuosité.
– Ces aménagements ne bénéficieraient pas des subventions européennes.
– Leur réalisation (une phase de concertation et d’enquête publique, des travaux sur des lignes en service qui nécessiteraient de longues coupures) serait plus longue que celle de la ligne nouvelle.
Compte tenu des délais de construction, il est impératif d’accélérer les décisions, afin de ne pas dégrader l’efficacité de la liaison Lyon-Turin et alors que l’Union Européenne propose de financer la ligne d’accès à plus de 50 %. L’État doit aussi envisager un financement complémentaire par l’Eurovignette poids-lourds qui vient d’être actualisée par le Parlement Européen et les États membres. La liaison Lyon-Turin évitera de dépenser des milliards € dans des travaux autoroutiers alpins (élargissement des autoroutes A43 et A41, contournement autoroutier de Chambéry…).
- Bruno Gazeau, président de la Fnaut, tél. 06 76 73 31 09
- Jean Sivardière, membre du Bureau National de la Fnaut, tél. 04 76 75 23 31
- Nicolas Peyrard, président de la Fnaut AURA, tél. 06 77 76 21 43
- François Lemaire, vice-président de la Fnaut AURA, tél. 06 12 29 13 86
- Jérôme Rebourg, vice-président de la Fnaut AURA, tél. 06 18 61 35 41