Alors que le plan de relance autoroutier de 3,3 milliards d’euros signé en septembre 2015 par le gouvernement et les sociétés concessionnaires est à peine engagé, le Chef de l’Etat vient d’annoncer le lancement d’un nouveau plan de construction d’infrastructures routières locales.
Cette initiative répond à la proposition de Vinci Autoroutes de faire aboutir 100 projets visant à améliorer la circulation périurbaine autour de Paris et des métropoles de province.
Une aberration technique
La Fnaut ne conteste pas que le réseau routier nécessite d’importants travaux d’entretien. Mais vouloir en augmenter la capacité, surtout dans les zones urbaines, est aberrant : on sait depuis 50 ans qu’une telle augmentation, contre-productive, ne réduit la congestion que temporairement ; elle ne fait que favoriser l’étalement urbain diffus et induire un trafic routier supplémentaire.
Une contradiction fondamentale
Le trafic routier étant responsable de plus de 30 % de nos émissions de gaz à effet de serre, la volonté du Chef de l’Etat est totalement contradictoire avec la loi sur la transition énergétique adoptée le 17 août 2015 et avec les engagements pris lors de la COP 21, déjà oubliée.
Un manque évident de discernement
Alors que les propositions de la Fnaut pour un 4ème appel à projets de TCSP urbains sont ignorées, que le réseau ferré, en partie laissé à l’abandon, se contracte peu à peu, et que les grands travaux ferroviaires (lignes nouvelles, rocade fret de Lyon) sont bloqués, privilégier encore l’extension du réseau routier dénote une totale incompréhension des enjeux de la politique des transports.
Seules des voies dédiées aux bus et cars sur les grandes voiries existantes sont nécessaires, en complément d’aménagements cyclables et de la réactivation des voies ferrées périurbaines.
La Fnaut condamne la politique du tout automobile menée depuis 4 ans par le gouvernement. Elle demande au Chef de l’Etat de mieux apprécier les urgences, d’abandonner le nouveau plan de travaux routiers, digne des années 1970, et de favoriser au contraire le développement des transports collectifs urbains et ferroviaires ainsi qu’un plan national vélo ambitieux, susceptibles de créer deux fois plus d’emplois à dépense égale.