Le gouvernement relance les grands projets ferroviaires de lignes nouvelles Bordeaux-Toulouse et Montpellier-Perpignan, après une séquence bien timide consacrée aux transports de proximité.
La Fnaut exprime sa satisfaction car les déplacements à longue distance font de plus en plus partie de la vie quotidienne. Elle souligne l’importance des contributions financières des Régions à ces projets d’intérêt national. Mais elle demande qu’ils ne pénalisent pas le réseau classique.
La LGV Bordeaux-Toulouse
La nouvelle LGV (220 km) reliera Paris à Toulouse en 3h20 contre 4h20 actuellement. Elle coûtera plus de 7 Md€ en incluant les aménagements ferroviaires au sud de Bordeaux (AFSB) et au nord de Toulouse (AFNT). Elle bénéficiera d’un financement de l’Etat de 4,1 Md€.
Elle permettra au TGV de concurrencer efficacement l’avion, qui émet 40 fois plus de gaz à effet de serre que le TGV. Le TGV, au contraire de l’avion, permettra aussi de desservir Agen et Montauban.
La Fnaut déplore le maintien des gares nouvelles de ces villes sans raccordement aux gares centrales. Des liaisons ferroviaires bien adaptées devront donc impérativement être assurées entre ces gares TGV et les centres-villes, qui devront bénéficier de dessertes Intercités Bordeaux-Méditerranée de qualité, associée à une offre TER améliorée, grâce à une meilleure disponibilité de sillons.
La ligne nouvelle Montpellier-Perpignan
La phase 1, une ligne mixte Montpellier-Béziers qui sera financée par l’État à 40 % et Bruxelles à 20 %, est indispensable et bien conçue : elle facilitera la circulation de tous les trains sur la ligne classique.
La phase 2, une LGV Béziers-Narbonne-Perpignan, est par contre à réétudier.
– Sa non-mixité TGV + trains de fret lui enlèvera toute utilité. Une LGV serait en effet inutilisable par des trains de fret susceptibles de capter l’énorme trafic de camions circulant sur l’autoroute A9. Ces trains de fret devraient continuer à emprunter la ligne littorale, très fragilisée par la montée de la mer, conséquence directe du réchauffement climatique.
– Les deux gares nouvelles (Béziers et Narbonne), inutiles et ruineuses, doivent être abandonnées.
Les deux lignes nouvelles sont pleinement justifiées sur le plan environnemental car elles contribueront à la maîtrise du réchauffement climatique. L’usage de la voiture et du camion est actuellement anormalement hégémonique, particulièrement sur les grands axes : le report d’une part significative du trafic routier nécessite une forte augmentation de la capacité du réseau ferré, et non des dépenses routières contre-productives : les lignes nouvelles permettent en effet d’améliorer simultanément les dessertes TER et fret en libérant des sillons sur les lignes classiques parallèles.
Contacts presse :
– Bruno Gazeau, président de la Fnaut,
– Jean-François Troin, pilote du réseau TGV-LGV de la Fnaut,
– Jean Sivardière, membre du bureau de la Fnaut,
– Christian Broucaret, président de la Fnaut Nouvelle-Aquitaine.