La nouvelle pastille automobile introduite par la ministre de l’Ecologie peut être utile pour gérer les pics de pollution et accompagner la création des zones à trafic restreint. Mais ce n’est pas la solution miracle : seul le développement de l’usage de la bicyclette, des transports collectifs et de l’autopartage permettra de réduire significativement la pollution urbaine.
La Fnaut rappelle que, si la création des zones à trafic restreint est utile pour protéger les citadins les plus menacés par la pollution de l’air, c’est l’ensemble des zones urbaines qui souffrent de ce phénomène très nocif pour la santé publique.
Les limites de la voiture électrique
La voiture électrique, en l’état actuel de la technologie des batteries, ne fait que déplacer la pollution. Elle reste polluante (usure des freins et des pneumatiques), encombrante et dangereuse, donc aussi inadaptée à la ville que la voiture thermique.
Les encouragements fiscaux à l’achat (10 000 euros par véhicule !) et à l’usage de la voiture électrique sont ruineux pour l’Etat et demeurent sans effet sur les ménages modestes désignés comme possesseurs des véhicules les plus polluants. Il y a mieux à faire de l’argent public.
La solution de fond : le report modal
Pour réduire les nuisances de la voiture en ville, tout doit être fait pour encourager la marche et l’usage du vélo et du transport collectif, qui sont les vrais « transports propres » à la hauteur des enjeux. Cette démarche a fait ses preuves dans les pays voisins comme dans les grandes villes françaises.
La Fnaut demande donc que l’Etat pousse les collectivités locales :
- à faciliter les déplacements piétons et cyclables en centre-ville au détriment de la voiture ;
- à accélérer la circulation des bus (couloirs réservés, priorités aux carrefours) ;
- à soutenir fortement le développement de l’autopartage, qui incite les citadins à se démotoriser ;
- à introduire le péage urbain en application du principe pollueur-payeur, afin de financer les transports collectifs et d’améliorer la mobilité des citadins les plus modestes.
La Fnaut attend en particulier le lancement par l’Etat du 4ème appel à projets de transports urbains en site propre prévu par le Grenelle de l’environnement et l’abandon des grands projets d’investissements routiers en zones urbaines, qui ne feraient que générer des trafics supplémentaires.
Si ces mesures fondamentales, oubliées dans le projet de loi sur la transition énergétique, ne sont pas accentuées rapidement, l’objectif « des villes respirables dans cinq ans », basé uniquement sur des aménagements mineurs de la mobilité automobile, restera illusoire.