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SNCF : les voyageurs attendent une nouvelle stratégie

15 Oct 2019

La nomination d’un nouveau président de la SNCF doit s’accompagner de la définition d’une stratégie offensive, conforme à la fois aux besoins des voyageurs et aux intérêts financiers de l’Etat et des Régions.

Cette stratégie ne doit pas être concentrée sur quelques grands axes facilement rentabilisables. Elle doit maximiser le report des trafics routiers et aériens sur le rail.

Réseau ferré : un effort massif d’investissement est indispensable

Le réseau ferré présente de nombreux axes et nœuds saturés, de nombreuses lignes sont dégradées. Il faut simultanément régénérer et moderniser le réseau classique – lignes transversales et « petites » lignes (voyageurs et fret) – et créer des RER urbains : l’ensemble du territoire doit être irrigué grâce à un maillage renforcé. Les devis excessifs de SNCF Réseau doivent être adaptés aux trafics attendus.

Le réseau des lignes à grande vitesse doit être étendu, en priorité à la transversale sud. La construction de gares TGV « à la campagne » doit cesser et les erreurs commises être corrigées : le TGV doit desservir systématiquement le centre des villes et être connecté directement au TER.

Il faut par ailleurs dégager pour le trafic de fret à longue distance, donc accélérer la réalisation des grands projets fret (ligne nouvelle Montpellier-Perpignan, liaison Lyon-Turin, contournement de Lyon (CFAL), électrification de la ligne Chagny-Nevers (VFCEA).

Les méthodes d’exploitation doivent être repensées

Alors que la demande de transport ferroviaire croît fortement, la politique malthusienne passée, consistant à supprimer les services jugés non ou peu rentables (TER, Intercités de jour et de nuit, auto-train, et même TGV), doit être abandonnée. La SNCF doit devenir une force de proposition de développement.

Il faut relancer les services supprimés et renforcer la fréquence des trains, en particulier sur les lignes transversales. L’offre « low cost » ne doit pas détruire l’offre classique. Les coûts d’exploitation peuvent diminuer grâce à la polyvalence du personnel et à un roulement plus performant du matériel roulant.

Les correspondances doivent être améliorées et des relations directes rétablies. La réservation obligatoire sur les trains Intercités doit être écartée. L’information et la vente des billets doivent respecter les voyageurs peu familiers avec le numérique, la suppression des points de vente doit cesser, les usagers de bonne foi sans billet ne doivent pas être pénalisés. L’usage du train doit redevenir simple.

Les commerces sont utiles dans les gares, mais les gares ont d’abord une vocation ferroviaire, il ne faut pas les transformer en centres commerciaux. Les voyageurs ont besoin de restauration à bord des trains et de consignes dans les gares. Le transport des vélos doit être autorisé dans tous les trains.

La tarification doit être simplifiée et uniformisée à l’échelle nationale. Son coût est trop élevé pour les jeunes et les familles. Une baisse générale des prix doit être étudiée, suivant l’exemple de la RENFE (la « SNCF » espagnole) : la perte de recettes par voyage a été plus que compensée par le gain de clientèle.

Enfin, relancer le transport ferroviaire ne suffit pas, il faut aussi faciliter l’accès aux gares et la diffusion des voyageurs par tous les modes : autocar, transports urbains, taxis, voitures et vélos en location.

 

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