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Sécurité routière : une accidentologie croissante ignorée des politiques

26 Juin 2017

La sécurité routière s’est fortement dégradée depuis janvier 2014, pour la première fois depuis 2002 : 3268 tués en 2013, 3469 tués en 2016, soit + 6 % (et même + 20 % si la baisse observée depuis 2002 s’était poursuivie).

Face à cet échec cinglant et ce manque de volonté politique coupable, une réaction sérieuse du nouveau gouvernement est indispensable à la veille des grandes migrations estivales.

Assez de mesurettes

En 2013, la situation en France était déjà pire que dans les autres pays d’Europe occidentale (en 2013, 51 morts par million d’habitants en France, 41 en Allemagne, 37 en Espagne, 29 au Royaume-Uni). Les mesurettes adoptées depuis 2014 (tout en proclamant un objectif incantatoire de 2 000 tués seulement en 2020) n’ont eu qu’un impact marginal : elles n’ont suscité aucun choc psychologique parmi les conducteurs et n’ont pas provoqué le changement massif des comportements qui était urgent.

La FNAUT demande donc avec insistance au nouveau ministre de l’Intérieur de prendre sans retard les mesures suivantes, préconisées par tous les experts :

– l’interdiction de tous les systèmes signalant la présence des radars, comme en Suisse ;

– la réduction de la vitesse maximale autorisée de 90 km/h à 80 km/h sur l’ensemble des routes bidirectionnelles (57 % des tués) ;

– l’interdiction stricte d’utiliser le téléphone au volant, une pratique qui s’est considérablement répandue ;

– de nouvelles mesures de protection des piétons et des cyclistes ;

– un contrôle strict du transport routier de marchandises (vitesse, temps de conduite, charges). 400 personnes sont tuées chaque année dans un accident faisant intervenir un poids lourd

Les sanctions actuelles pour les petits excès de vitesse (inférieurs à 10 km/h) doivent être maintenues.

Un report modal des trafics routiers est nécessaire

Des mesures spécifiques doivent être prises pour enrayer l’insécurité routière. Mais la gravité de ce fléau est corrélée au volume du trafic. Le public doit disposer des moyens concrets de se déplacer autrement qu’en voiture, et les industriels d’un autre mode que le camion pour assurer le transport des marchandises.

Une nouvelle étape de développement des transports publics urbains (4e appel à projets de TCSP), des aménagements cyclables et du transport ferroviaire (Intercités, auto/train, fret traditionnel et combiné, autoroute ferroviaire) est donc indispensable afin de réduire les risques d’accidents, mais aussi la congestion et les nuisances routières, la consommation de pétrole et les émissions de gaz à effet de serre.

La FNAUT demande au gouvernement de prendre au sérieux le problème de l’insécurité routière et de se montrer à la hauteur des enjeux en mettant fin à l’attentisme irresponsable des précédents responsables politiques : il s’agit de vies humaines.

 

 

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