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Pour un Service Express Métropolitain (SEM) à Nantes

22 Jan 2021

 

L’objectif d’un SEM (ou d’un « RER »), est de mieux relier entre eux les habitants de plus en plus nombreux de l’aire urbaine nantaise, dans un rayon de 30 à 40 km, en offrant une alternative à la voiture omniprésente.

Les études ont fleuri dans les années 1990, avec des résultats partiels dans les années 2010, dont la mise en place des tram-trains (TT) sur Nantes Nort sur-Erdre ( vers Châteaubriant), et Nantes Clisson. Des programmes globaux plus satisfaisants, se mettent en place dans d’autres métropoles françaises comme Bordeaux. A Nantes, on se contente d’ajouter quelques trains supplémentaires.

Nantes Métropole gère les transports de l’agglomération. La Région a, de fait, la charge des services périurbains, et avec des fréquences qui ne sont significatives (à la demi-heure en heure de pointe) que sur les deux liaisons équipées de TT. Les autres liaisons périurbaines actives, desservies par TER Aléop, sont Nantes Savenay, Nantes Ancenis et Nantes Ste Pazanne. Ceci est complété par quelques liaisons express bus sur les axes non couverts par le réseau ferroviaire.

Les services ferroviaires n’assurent actuellement que des déplacements centre ↔ périphérie, alors qu’ils devraient permettre d’aller rapidement d’un point à l’autre de l’aire urbaine. Un SEM nécessiterait :

  • la diamétralisation des services, évitant le stationnement des trains en gare centrale et limitant sa surcharge,

  • un service horaire fréquent et cadencé chaque demi-heure dans un premier temps, sur une plage horaire étendue, de 6h à 22h, et avec des caractéristiques à renforcer à plus long terme,

  • des gares ou haltes de correspondance avec le transport urbain et les modes actifs,

  • le développement des parkings relais et de rabattements par bus dans les gares les plus éloignées.

5 et même 6 branches ferroviaires utilisables

Utilisant le réseau existant, la proposition comprend deux liaisons diamétrales principales et d’autres demi-liaisons étroitement maillées avec le réseau urbain. Ceci permettrait de soulager le périphérique et la voirie et d’utiliser au mieux l’étoile ferroviaire de Nantes. La proposition s’appuie sur un travail commun avec l’ANDE (Association Nantaise Déplacements Environnement) et le Collectif Transport. 

1) Savenay / Nantes / Ancenis. Cette liaison, fusionnant les dessertes existantes Savenay Nantes et Nantes Ancenis, emprunte un axe chargé : le nombre d’arrêts est à limiter pour ne pas réduire le débit de l’axe, qui devrait être amélioré à terme par des travaux de signalisation (ERTMS). Outre la gare centrale, les gares de Chantenay et Thouaré qui disposent d’une bonne desserte en transport urbain, seraient à privilégier pour les arrêts du SEM et des TER régionaux.

A terme, une 3ème voie vers Thouaré / Mauves permettrait de développer la liaison alors que le tronçon Nantes Ancenis est saturé.

2) Nort/Erdre /Ile de Nantes / Ste Pazanne en tram-train (TT), avec 3 nouvelles haltes à Picasso Malakoff (chronobus et proximité de la gare centrale), Mangin Beaulieu (L2, L3 L4, au centre de l’île de Nantes), et un pôle d’échange maintenant défini au milieu des 14 km séparant les gares de Pont Rousseau et de Bouaye, et qui va desservir une partie de Bouguenais et  les communes plus éloignées, l’aéroport et la zone d’activité, via navette ou bus.

L’électrification de la voie, de l’île de Nantes à Ste Pazanne (25 km), serait nécessaire. L’absence de desserte de la gare centrale serait compensée par l’accès à l’île de Nantes et des correspondances avec toutes les lignes fortes du réseau nantais L1,2,3,4,8. Les TT venant de Châteaubriant pourraient continuer à arriver en gare centrale.

 3) Des liaisons périphériques vers de nouveaux terminus, avec des alternatives possibles:

a) Clisson / Malakoff-Picasso/Mangin/ CHU. Un terminus au CHU, proche de l’ancienne gare de l’Etat, desservirait un quartier très dynamique, aux fonctions métropolitaines et régionales importantes (administration, bureaux, santé, enseignement, loisirs), tout en réutilisant une voie électrifiée existante. La liaison après avoir échangé à Mangin Baulieu avec les L2, L3 L4, y serait en correspondance avec les L6, L7, L8 projetés, garantissant une fréquentation continue.

b) Carquefou / Doulon/ Picasso/ Beaulieu/ CHU en tram train, en réutilisant l’emprise ferroviaire de la ligne vers Segré et Sablé. Carquefou (20 000 hab.) est à 12 km du centre-ville et seulement à 15 mn en TT, en desservant des haltes intermédiaires, quartiers Housseau Madeleine, croisement de la nationale, le Perray. Des parkings relais  draineraient la grande périphérie. Cette liaison réhabilitée serait à doubler par une voie cyclable proche. Le TT, adapté à l’itinéraire, préserverait la possibilité d’un trafic fret dans l’importante zone d’activité traversée, et d’un prolongement ferroviaire.

La jonction avec la ligne TT de Nort sur Erdre Châteaubriant nécessiterait une halte d’échange à Doulon et sans doute un renforcement des capacités de la voie, car le tronçon commun à ces deux liaisons TT n’est pas entièrement à double voie.

Un terminus à Baco. Une nouvelle voie dédiée d’un km à partir de la gare centrale apporterait un service apprécié aux usagers : un terminus de trains à Baco, proche de Commerce, donnerait correspondance avec les L2 et 3, et  déchargerait la L1 surchargé entre la gare centrale et Commerce. Le terminus Baco en surface est moins coûteux à implanter qu’une gare en trémie au même niveau que les voies existantes, où il serait peu envisageable de multiplier les correspondances TER.

Une gouvernance du projet SEM à mettre en place

La Région et Nantes Métropole n’ont jusqu’ici entamé aucune discussion concernant la gouvernance et le déploiement d’un SEM, dont SNCF-Réseau a exploré la faisabilité. D’autres partenaires sont concernés : l’Etat évidemment, le Département (pour éviter de multiplier les voies rapides, organiser le covoiturage), les Communautés de Communes.

Le SEM, combiné à la marche et au vélo, est indispensable pour que plus d’habitants aient une vraie alternative à la voiture qui sature l’espace périurbain et crée de multiples nuisances en zone dense.

L’absence de projet conduit à des affectations d’emprises ferroviaires encore disponibles : emprise Doulon Carquefou pour un essai de navettes autonomes, tronçon dans l’île de Nantes extension du centre urbain, intégré dans une opération d’aménagement, sans réflexion sur son accès depuis le périurbain et la constitution d’un pôle de correspondance près du futur CHU.

En février 2021, la FNAUT Pays de la Loire a donné ainsi un avis négatif  sur la demande de transfert de 400 m d’emprise ferroviaire au profit du projet urbain de l’île de Nantes. Cet avis a été transmis à SNCF-Réseau, qui doit l’intégrer dans le dossier qu’elle dépose à la Région pour avis.

Avis 2 FNAUT PL Fermet Accès Nantes Etat

 Mise à jour 22/03/21