Après TF1, BFM, LCI, ou encore Le Figaro, Challenges revient sur notre communiqué de presse qui dénonce la hausse des prix, de 73 % en six ans, des TGV low cost Ouigo.
C’est « une offre sur laquelle mise beaucoup la SNCF…
Chaque année, le constat est le même : les gares sont prises d’assaut au moment des vacances scolaires et des fêtes de fin d’année. C’est justement à cette occasion que la Fédération nationale des usagers des transports (Fnaut) a choisi de publier un communiqué alertant sur les « chiffres surprenants » des trains à grande vitesse. S’appuyant sur les données de l’Autorité de régulation des transports (ART), l’association pointe une hausse du prix moyen d’un billet Ouigo de 73 % sur la période 2017-2023. Une flambée qui frappe l’offre low cost de la SNCF et qui ne se retrouve pas sur les TGV Inoui. Pour ces derniers, le prix moyen n’a grimpé que de 4 % sur la même période. Conséquence : même si les TGV Ouigo restent plus abordables que les Inoui, l’écart se réduit. Selon les chiffres mis en avant par la Fnaut – validés par l’ART avant publication précise l’association –, il fallait compter en moyenne en 2023, 34,20 euros pour les premiers contre 46,60 euros pour les seconds.
Et pourtant, la différence de qualité de service, elle, n’a pas évolué. L’offre Ouigo est toujours synonyme de sièges étroits, pas de restauration à bord, besoin de payer supplément pour avoir accès à une prise ou prendre un bagage volumineux, plus onéreux si un imprévu arrive…
La promesse marketing n’est plus au rendez-vous
regrette le président de la Fnaut.
Dans une réponse laconique, la SNCF tient à mettre plutôt l’accent sur une autre statistique : plus de la moitié des billets des TGV Ouigo achetés sont à moins de 30 euros. Mais les prix pouvant grimper jusqu’à 109 euros sur les plus longs trajets, la moyenne calculée peut alors vite être tirée vers le haut.
Mais pour la Fnaut, l’allongement des distances ne suffit pas à expliquer la hausse du prix moyen d’un billet Ouigo. Car le prix par kilomètre parcouru avec les trains bleu et rose augmenterait lui aussi entre 2017 et 2023, d’environ 68 % en six ans. Une piste d’explication serait-elle à chercher du côté des destinations desservies ? Les TGV Ouigo arrivent dorénavant dans des gares de centre-ville.
Pouvoir toucher le quai à Montparnasse coûte plus cher que d’arrêter la ligne dans une gare à l’extérieur mais on n’a pas accès aux chiffres précis
reconnaît François Delétraz.
Malgré la flambée des prix, le nombre de voyageurs Ouigo a plus que doublé en l’espace de six ans. On en comptait 23,8 millions sur un total de 124 millions de passagers grande vitesse en France en 2023. Le groupe SNCF ne compte pas s’arrêter là. L’objectif est d’atteindre 30 % de voyageurs Ouigo sur le réseau de lignes à grande vitesse, contre 25 % aujourd’hui. Déjà entre 2017 et 2023, l’offre de trains Ouigo – que la Fnaut calcule avec un indicateur relevant le nombre de sièges par kilomètre – a bondi quand celle des trains Inoui a très légèrement baissé. La Fnaut le dénonçait déjà en juin.
Moins de TGV Inoui sont disponibles, donc les gens se rabattent sur Ouigo
, décrit François Delétraz. Les nouvelles rames Ouigo sont des TGV Inoui transformés où le bar a été enlevé et le nombre de place augmenté – de 556 à 634.
La publication de l’ART pour le premier semestre de 2024 montre que l’offre des trains à grande vitesse a augmenté de 5 % avec un taux de remplissage toujours élevé. Le prix lui, a suivi le rythme de l’inflation, soit environ 2 %. « On attend les chiffres de l’année entière pour les analyser », patiente le président de la Fnaut. Sur BFM Buisiness, Jérome Laffon, directeur général de Ouigoa affirmé le 16 décembre, qu’en 2026 « il n’y aura pas de majoration des prix Ouigo ». Histoire d’accompagner la montée en puissance de l’offre Ouigo face à des concurrents de la SNCF toujours plus ambitieux en France ? »
Source : Challenges
